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TERRE SAINTE

 

Terre Sainte est un roman en cours d'écriture (2014)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Terre Sainte est un roman pour la paix. Il raconte les histoires de Milky, de Yussef, d’Yigal, de Dafna, de Gypsy John, de Hirsch, de Wallach et de leurs familles de confessions différentes, juive, musulmane et chrétienne, mais aux destins entremêlés. Nous sommes en Israël, en Palestine et en Egypte, durant les années 1994-1995, entre la signature des accords d’Oslo et l’assassinat d’Itzhak Rabin, lorsque la paix semblait à portée de main.

 

Les mots manquent pour saisir cette période et ce territoire, mosaïque d’espérances et de déchirements. Comment raconter cette réalité cloisonnée où les trois monothéismes s’affrontent, où les plans historique, politique, humain se superposent, se heurtent, mais où, depuis la nuit des temps, les existences des individus s’épousent avec une bouleversante complexité et parfois avec bonheur ? On y perd son latin… on y perdrait presque foi en l’être humain, si l’on ne voyait pas partout la vie dans ce qu’elle a de plus beau et de plus digne, la vie des gens simples qui donneraient tout pour un peu de paix.

 

La vie de ces gens est aussi la mienne. Terre Sainte se nourrit d’une démarche personnelle : juif par ma mère allemande, musulman par mon père égyptien, chrétien par mon baptême, j’interroge et je deviens cet héritage.

 

Terre Sainte témoigne de l’histoire de ma famille : mon grand-père paternel égyptien était un propriétaire terrien et un potentat local. En 1913, lors d’un voyage à Genève, il séduisit une Française, la mère de mon père, avant de la cloîtrer en moyenne Égypte, dans la ville de Minieh. À peine lui donna-t-elle un fils, que cette femme prit la fuite avec son bébé pour regagner la Suisse. Son mari tenta de kidnapper l’enfant, puis, résigné, il épousa sa cuisinière, encore une Chrétienne. Ils s’installèrent alors en Palestine, dans le village chrétien de Beit Jala, dont sa femme était originaire. Quant à ma grand-mère maternelle, juive de la communauté de Heilbronn, dans le sud de l’Allemagne, elle se convertit au protestantisme avant la guerre, pour épouser un officier nazi dont la famille est citée en première page de Mein Kampf. La sœur de cette femme, refusant d’abjurer sa foi, s’est embarquée pour la Palestine. Ses descendants vivent désormais à Tel-Aviv.

 

Pour la première fois, je viens de séjourner deux mois en Israël et en Palestine. Ce séjour a été cathartique. J’ai vibré de toute mon âme dans cette région stigmatisée par l’Histoire. À force d’écouter mes proches, et à force de rencontres fortuites sur cette terre dont je suis issu, j’ai pris conscience de mon héritage. Il était le but de mon voyage.

 

Terre Sainte raconte un grand nombre d’histoires. Elles sont à la fois celles de mes parents, de ma famille, de mes amis, de l’homme et de la femme des rues de Tel-Aviv, Bethléem, Ramallah, Minieh ou du Caire, des personnages de mon roman, mais surtout de toutes les victimes de la guerre.

 

Terre Sainte n’est pas ma vision, mais la leur. Les gens avec lesquels je me suis entretenu durant mon séjour en Israël, en Palestine, et durant mes nombreux voyages en Égypte, ont tous exprimé la même nostalgie : la nostalgie de la paix qu’ils ont presque connue il y a une vingtaine d’années.

 

Me voici à partager leur rêve, alors que plus personne ne rêve là-bas, alors que la situation est livrée à la haine de l’autre. Tout ne fait que commencer pour moi. Je suis à la croisée des chemins, la poitrine gonflée d’espérance. Je suis aujourd’hui au début du voyage que je viens de terminer.

 

 

[un extrait du texte est en ligne sur le site remue.net]

 

Photo: P. Rahmy 2014

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